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Interview avec l’artiste peintre Jean-Marc Le Jeune : « L’art doit être là où les gens vivent »

Aujourd’hui, nous aimerions vous parler d’un artiste peintre, au parcours atypique, son nom Jean-Marc Le Jeune.
Vous avez peut être déjà entendu son nom ou vous l’avez peut être déjà vu lors d’événements Hip Hop à Paris, en France ou à l’étranger.
Cet artiste peintre réalise des séries de croquis traduisant le mouvement de danseurs et de personnes passionnés par leur art et cela en live. Il cherche via ses desseins à traduire l’énergie qui les anime. Une personne authentique que nous souhaitions rencontrer afin d’en apprendre plus sur lui et sur sa vision des choses.
Véritable passionné et acteur de la culture Hip Hop, nous avons pris plaisir à l’interviewer. Il nous a profondément inspiré et nous le remercions.

Pour votre information, si vous ne souhaitez pas lire l’intégralité de l’interview au format écrit, vous pouvez la lire en vidéo, le lien de la vidéo est situé en fin d’interview.

Bonne lecture ou bonne vidéo à vous. 😉

1) Bonjour Jean-Marc peux tu te présenter ?

Je suis Jean-Marc Le Jeune, artiste peintre, j’ai étudié les techniques traditionnelles en peinture, sculpture, dessein dans des écoles d’arts appliqués, à Sèvres et à Paris où j’ai finis mon cursus scolaire avec un diplôme des métiers de l’art. A partir de là, je me suis installé à la maison des artistes en statut pour commencer la peinture.

2) J‘imagine que c’est une passion qui t’animes depuis longtemps, comment es-tu arrivé a la peinture ?

Tout jeune j’ai été intéressé par les arts visuels, le dessein notamment et la peinture. Mon père dessinait un petit peu, mais c’est pas lui qui m’a influencé le plus, mais n’empêche que ça à compter tout de même beaucoup dans mon parcours. Mon grand-père aussi faisait un petit peu de peinture, pour son plaisir, mais c’était déjà un bon peintre. C’était un parcours semé d’émotions. Parce que quand je regardais toutes ses peintures et tout ses dessins qui m’influençait, je les regardais pendant des heures, ce que je fais toujours d’ailleurs dans les expositions ou quand je suis en train d’adorer un peintre dans une exposition.
Ça m’a beaucoup influencé et nourrit.

3) A quel moment tu t’es dit j’ai envie d’en faire mon métier ?

Depuis tout petit, j’ai suivi un parcours jusqu’au lycée de Sèvres, qui est un lycée technique, et avant je suivais un parcours traditionnelle, je ne me suis pas engagé sur les voies bachelière.
C’était quelque chose qui était déjà extrêmement puissant. C’est ce que je répète souvent à ma famille.
Je voulais absolument devenir dessinateur/peintre.

4) Qui sont les personnes qui ont pu t’influencer dans la manière dont tu peint et qui t’ont donné des conseils ?

C’est d’abord dans le domaine de l’architecture que j’ai eu pas mal de conseils, car j’ai travaillé pendant pas mal de temps avec eux. Mais c’est surtout un professeur qui s’appelle Jean-Louis Sauvat qui durant ma période d’étude supérieur en art appliqué m’a beaucoup influencé et m’a beaucoup remis en question.
Pour me remettre en question, on faisait des cours de desseins de modèle vivant et il m’a dit écoute.
Tu as le sens du dessein qui est là, tu as le sens du détail, maintenant on va essayer de revenir à l’essentiel, et l’essentiel c’est justement tout ce que je développe aujourd’hui, ce travail d’énergie, partir de l’intérieur d’un dessein et d’en finir par les contours plutôt que de commencer par les contours et de s’arrêter là.
Sinon en nom, avant de rentré dans la culture Hip Hop, j’ai été très inspiré par Picasso, Francis Bacon, Jacometti et des grands graphistes, sculpteurs, touche à tout qui sont des gens qui aimait par curiosité aller dans différentes pratiques artistiques et de ne pas rester dans la leur et ça m’a certainement influencé.

5) Quels sont les techniques que tu utilises pour peindre ? Comment définirais-tu ton style de peinture ? As-tu un nom a lui donner ?

Pas vraiment de nom à lui donner, c’est peintre du mouvement ou dessinateur du mouvement si on veut.
Les techniques que j’utilise par contre il y a eu une évolution assez radicale, la première partie elle c’est fait beaucoup sur une vingtaine d’année sur des rituels africains, sur des danses d’expression africaine où il y avait beaucoup de mouvements, beaucoup d’énergies et là l’acrylique sur papier, sur toile c’était vraiment la technique qui me convenait à merveille car elle séchait très rapidement et je pouvais reprendre par dessus dans la même séance.
Et puis au fur et à mesure m’est venu à l’idée que le graphisme viendrait se rencontrer avec le domaine de la peinture pure et c’est ce qui a commencé à se passer et c’est là, et il n’y a pas de hasard, qu’est intervenu des rencontres déterminantes dans la culture hip hop qui m’ont permis justement de mieux comprendre et mieux cerner le projet que j’avais qui était d’hybrider un peu tout ça et de mélanger toutes ces techniques.

6) Comment fait tu pour peindre des sujets en mouvements ?

Ça se passe en 2 temps, pour la réalisation de ces peintures.
Dans un premier temps c’est le temps du travail en live, donc ça c’est un temps essentiel, que j’ai remis au goût du jour pour moi, puisque que comme je le disait tout à l’heure, avant je faisais du modèle vivant, donc travailler sur le motif comme on dit, à partir de vrai personnes, de vrais portrait, de vrais corps ça j’en avais l’habitude d’une manière académique mais la peinture en mouvement, le dessein en mouvement, c’est venu vraiment au contact des premiers breakeurs que j’ai rencontrer et à partir de là ça a développé, juste une technique de laborantin, de capter l’essentiel d’un mouvement et je me suis au fur et à mesure aperçu que c’était pas seulement le mouvement qui m’intéressait mais l’énergie qui était juste avant et qui allais justement engendrer le mouvement et à ce moment là que je retranscrivait, donc tous ces desseins en live c’est la première mémoire à partir de là il y a une deuxième mémoire qui se met en place, c’est la mémoire de toute cette bande d’image, de toutes ces choses que j’ai shooté graphiquement sur mon carnet et qui vont être recomposés, que je vais remixé sur d’autres petits carnets et qui deviennent à ce moment là les futurs compositions des tableaux et de desseins que je réalise.

7) Quelles sont les significations des couleurs que tu utilisesEst-ce que tu souhaites faire passer un message ?

C’est une question qui est fondamentale d’autant plus qu’elle est d’actualité, puisque depuis la rentrée sur les lives, je travaille beaucoup en couleurs directe, donc c’est une donnée fondamentale, car jusqu’à présent je travaillais en noir et blanc et les couleurs ont une signification pour moi sur le rapport de ce que j’expliquais sur l’énergie.
L’énergie d’un danseur ou d’une personne en mouvement parce qu’il n’y a pas que les danseurs qui m’intéresse, il y a aussi beaucoup d’autres thématiques que j’aborde, c’est la personne en mouvement, la notion de vie et à ce moment là, la couleur vient amener quelque chose en plus pour décrire un petit peu l’énergie qui anime ces corps ou ces têtes et ses portraits que j’exécute et ça devient quelque chose d’essentiel, beaucoup plus que le dessein, c’est la couleur qui prime et le dessein qui vient après.

8) Comment es-tu arrivé dans la culture Hip Hop ?

Je ne crois pas à la notion de hasard et c’est vrai qu’étant de Savigny-sur-Orge (Essonne) j’ai un professeur qui donnait des cours de Hip Hop, qui s’appelle Bélabesse, qui m’a rencontré alors qu’il donnait des cours à ma fille, qui faisait du debout (danse debout). Donc nous nous sommes rencontrés, il a vu que j’étais intéressé, justement par la traduction de mouvements que dessinais depuis plus d’une vingtaine d’année et il m’a dit écoute, c’est pas possible il faut que tu passes à la salle et la salle c’était à Evry et là j’ai eu le bonheur de rencontres déterminantes avec Junior (Wanted Posse), Slyde l’homme à la canne, Mined (Formless Wear) avec différentes personnes qui ont été déterminantes et qui m’ont accueilli dans cette salle et qui m’ont même conseillé, j’ai même été amené à danser pour essayer de comprendre la gestuelle, comprendre les appuis ça m’a énormément aidé mais surtout un accueil extraordinaire, que je trouvais extraordinaire mais qui en fait est naturelle dans cette culture, cette capacité à accueillir, quelque soit son âge son origine, sa culture, de voir ce que l’on peut apporté, j’ai vraiment eu l’impression qu’à ce moment là il y a eu un échange et un dialogue qui se sont mis en place avec tous ces danseurs et qui m’on permis de développer au delà, après Evry tout ce que je fais aujourd’hui, tout le réseau des personnes que je connais sur Paris ou ailleurs, et c’est ça qui détermine justement mon parcours.

9) Avant que ta fille prenne des cours de danse, est-ce que toi tu avais déjà entendu parler de cette culture ? Qu’en penses-tu ?

Avant j’étais bien sûr, très sensible au break parce que j’avais déjà vu des battles, tout ça essentiellement en vidéo rarement en live, j’avais vu des entraînements déjà un petit peu, j’avais commencé à esquisser des choses mais essentiellement dans mon coin, sans travailler directement avec des breakeurs et c’est un jour j’ai vu une vidéo qui m’a complètement scotché, c’était celle ou Junior, tout jeune était à New-York, lors d’un battle et il exécutait des figures incroyables et je n’imaginait pas quelques mois plus tard le rencontrer et par l’intermédiaire de Belabesse de le rencontrer et à ce moment là c’était vraiment une confirmation de choses que j’avais déjà pressenti, en voyant des films américains qui traitait déjà de toute cette culture que je connaissait que très peu. On a tous vécu les époques à la Sidney à la télévision, j’ai bien évidemment été influencé, la musique et le rythme musicale bien évidemment et tout ça c’était déjà là, il y avait déjà un intérêt mais j’avais pas osé franchir le pas.
Cette culture est extrêmement intéressante, c’est la culture du vivant et de l’accueil, la culture du remixage complet, c’est exactement ce que je suis en train d’effectuer depuis maintenant plusieurs années, c’est que j’ai compris que l’influence qu’elle avait eu sur moi et quelque part ce que j’apportais dans cette culture avec cet oeil extérieur et la façon dont j’abordais les gens dons je les dessinais et dont j’essayais d’exprimer le mouvement, c’est cette capacité dans cette culture que cela soit en street, en graff, en musique, en danse à complètement remixé toutes les sources d’influences et apprendre sans arrêt et ça nourrit cette culture là et moi je me nourrit de cette culture au travers de ça aussi énormément, de tous ces apports.
Je trouve ça extraordinaire, c’est la culture la plus vivante que l’on puisse trouver et certainement celle aussi et au travers de ma mission, de ma nature académique, ce qui est très intéressant c’est que je suis un peu l’illustration de ce qui se passe, ça veut dire que je me met de l’extérieur, je suis complètement impliqué dans cette culture, je la respecte beaucoup, parce que y’a la notion de respect et c’est pas seulement un traité de la zulu nation, c’est aussi une culture du respect et je l’ai vu tellement de fois dans des battles dans des entraînements et l’entraide qu’il y a et la bienveillance, bien sûr que des fois c’est chaud mais c’est normale, c’est beaucoup d’énergie et que ça soit en krump en break, avec les speakers, les deejays qui m’intéresse énormément aussi, c’est vraiment une capacité d’accueil et de recréation permanente et ça fait évoluer cette culture en permanence et c’est beau à voir et c’est très important de le communiquer, il faut absolument comprendre que ce n’est pas seulement une culture de l’urbain, « des jeunes de cités » termes qui ne veulent strictement rien à dire, et que c’est surtout une culture, voilà il y a des gens comme Karim Barouche, qui sont des anciens, qui ont mon âge et donc on ne peut pas appeler ça une culture de jeune seulement, c’est une culture vivante.

10) T’es tu déjà essayé au graffiti ? Si tu devait être un graffeur quel blaze aurais-tu eu et quel aura été ton plan stratégique pour être vu? As-tu déjà été amené a peindre illégalement comme un writer pourrait peindre dans les métros ? As-tu déjà utilisé les techniques de Writers dans tes peintures ?

C’est une idée qui est très récente, il y a deux ans environ, je suis allé voir sur les conseils d’Abdel (Formless Wear) avec qui je suis en partenariat assez étroit, on a parlé de la maison du Hip Hop et notamment de cours de Graffiti et c’est quelque chose qui me trottait en effet dans la tête, le travail à la bombe de peinture que je connaissais que très peu, je couvrais des fonds pour des toiles, mais c’était vraiment pas un dessein comme ça, et j’ai commencé à prendre des cours.
Avec TIA, chaque vendredis je vais prendre des cours et je m’y initie et en toute modéstie, je n’arrive pas avec des airs de, je suis artiste, je me la pête pas du tout, au contraire, je suis la pour apprendre et j’apprend le travail de la bombe de peinture.
J’ai déjà un blaze en effet, NIJEM, et là je suis en train de travailler ça avec TIA et on a projet de se faire un mur, bien sur, alors en vandal non, mais des murs officielle. Ça m’intéresse énormément, il y avait un ami qui m’avait conseillé d’ailleurs de regarder le documentaire « Faites le Mur » et qui a été très intéressant parce que c’est une démarche très particulière du monde de l’art contemporain vers le street art et ce qui m’a le plus intéressé dans ce documentaire c’est que justement il y avait toute cette approche un peu en vandal mais des messages extraordinaire, puissant. Le street art et le Graffiti c’est aussi quelque chose que je respecte énormément parce que c’est dans notre paysage urbain, la possibilité d’un seul coup que l’art s’installe dans le quotidien des gens et qu’il l’accepte ou pas, c’est une réalité et la pour moi aussi c’est une vrai démarche artistique et du coup pour moi mais surtout par rapport à tout ces graffeurs et à tous ces artistes de street, que je respecte beaucoup et que je commence à rencontrer.
Il y a en effet une découverte il y a quelques années des POSKA, qui a été assez déterminantes et j’ai commencé à hybrider sur des toiles même et sur les desseins, le travail au POSKA, y compris en live, d’ailleurs cette marque est assez intéressé par le travail que je fais actuellement, mais surtout ce qui est sûre, les techniques de sketch utilisé par les graffeurs, c’est aussi quelque chose que je commence à absorber après tout le travail à la bombe, je suis encore en apprentissage, donc j’ai la modestie de me dire que je vais attendre et puis que je vais laisser faire, que je vais laisser venir les choses, de toute façon d’une manière générale, c’est ma philosophie, laisser venir les choses.

11) Quels sont tes objectifs a long terme ?

Les objectifs c’est plutôt du court terme, à long terme je ne sais pas trop car comme je le disait précédemment, j’avance au fur et à mesure, j’ai pas d’idée de stratégie mais j’ai l’idée quand même que je suis assez illustratif de ce qui se passe aujourd’hui dans notre monde, des rencontres qui se font, qui pourrait être improbable et qui se font quand même.
Des partenariats qui se mettent en place, je parlais de la marque Formless mais il y a aussi d’autres marques qui m’approche.
Il y aussi des parrainages, actuellement avec une association par exemple « Mon bus arrive » et donc tout ça c’est assez récent. 
L’idée c’est vraiment pour l’instant en tout cas de continuer mon travail d’art visuel, de développer des performances en live lors d’événement Hip Hop, comme des battles ou d’autres événements, il y a des gens comme notamment R Style qui m’ont approché, j’ai pu réaliser un événement comme le battle pro à Lille l’année dernière et ça été là aussi quelque chose d’extrêmement puissant et fort ainsi qu’une lisibilité d’un seul coup où les gens voyait ce que je faisais en live, il y avait eu plusieurs clips qui avait été fait d’ailleurs par rapport à ça et il y a beaucoup de gens maintenant qui sont intrigué, me connaissent sur la place, je me déplace beaucoup de fois dans différents endroits et ils sont assez intrigués, les projets arrivent de même maintenant où on me demande pas forcément de dessiner en live sur des événements mais aussi des illustrations, des affiches, j’ai travaillé notamment pour plusieurs battles, comme celui à Besançon ou d’autres endroits en France et puis l’étranger aussi qui arrivent, à la frontière française et puis au delà. Des gens qui sont extrêmement intéressé par ma façon d’aborder les choses et je pense qu’en effet que les prochains mois, prochaines années je vais certainement aller outre-atlantique me développer.

12) Sur quels projets est-ce que tu travailles actuellement ?

Parmis les projets actuelles il y a des choses que l’on peu attendre d’un graphiste ou d’un illustrateur c’est par exemple en préparation, un album jeunesse, il y a des préparations de résidence qui commence à se mettre en place, j’ai travailler récemment avec un grand nom du Slam qui s’appelle Souleymane Diabanka qui est à Bordeaux et qui a fait un show qui s’appelle le « One Poète Show » et j’ai réalisé un certain nombre de visuel que je vous montrerai tout à l’heure, qui sont des visuels assez fort et qui était projeté en fond de scène pendant lui qui lisait ses textes, donc ça, ça été un partenariat extrêmement intéressant qui va avoir certainement des prolongements.
D’autres choses aussi dans le domaine de l’illustration, des affiches et des logos que l’on me demande de plus en plus, donc j’en exécute pas mal et ça aussi ça va se développer et y a aussi une partie sociale que je développe beaucoup au travers d’animation d’atelier tout au long de l’année mais aussi sur des moments particuliers, notamment avec des UMOS, des jeunes ados qui sont en grande difficultés ou judiciaire ou familiale avec qui je travaille déjà, un travail d’approche, des fois avec des rappeurs ou avec d’autres personnalités du monde du Hip Hop et j’essaye de m’en faire l’écho au niveau de reportage graphique que je fais au moment où se passe ces ateliers mais cette année je vais travailler particulièrement sur une série de fresque qui vont être fait par le collectif rassembler de ces différents jeunes que je vais encadrer, épauler, conseiller mais je vais essayer de leur laisser l’expression la plus libre possible c’est ce que j’ai fais tout au long d’atelier des années précédentes.

13) Est-ce que tu aurais un message à faire passer ?

Je suis pas un artiste à message mais par contre au travers de ce que je fais et que j’exprime, c’est l’expression même qui doit être évidente au yeux des gens quand ils voient mes toiles, donc le but pour moi c’est pas en effet de délivrer un message particulièrement mais plutôt de faire vivre l’art tel qu’il devrait la plupart du temps être vécu par les gens qui viennent voir ou en échangeant avec les gens que je rencontre, que l’art est une évidence et que l’art doit être accessible à tous, donc j’ai tendance à me dire que philosophiquement comme je l’ai fait sur plusieurs événements, l’art doit être là où les gens vivent, donc récemment par exemple l’année dernière j’ai participé à des rencontres artisanales à l’Agora d’Evry, où j’ai dessiné en direct les portraits d’artisans où j’avais moi même une exposition mais on était en plein centre commercial, donc c’était une grande tente nomade, organisé par le grand Paris sud, j’ai pu encore mieux illustrer ce que je suis aujourd’hui c’est à dire un artiste dans le monde qui nous entoure, dans le monde du vivant, parmis les gens et là ou il vivent et moi ce que je souhaite le plus c’est comme le street art et le graff le fait c’est d’être présent là où les gens vivent.

14) Si tu aurais des conseils à donner a ceux qui voudraient se lancer comme toi dans la peinture, ça serait lesquelles ?

La transmission c’est déjà quelque chose que je pratique au travers d’animation d’ateliers et où j’ouvre le panorama en grand sur l’expression. Il est possible à chacun d’exprimer quelque chose, ça c’est sûr, et dans les arts visuels c’est certain aussi.
La plupart des gens sont peut être un peu réticents, ils ont perdu un peu leur âme d’enfant mais ce que j’essaie de retrouver au travers de mon expression et au delà du message que je souhaite faire passer c’est de vraiment retrouver son expression essentiel, l’envie de simplement vivre les choses, après de pouvoir les exprimer sur un support et d’en faire un métier c’est déjà quelque chose de particulier qui demande beaucoup de ténacité, il faut insister, il faut durer, c’est pas en quelques mois, des fois ça peut arriver pour certains artistes que d’un seul coup, ils soient promotionnés en quelques mois et en quelques années mais c’est un travail de longue haleine d’abord.
Tout ce que j’ai vécu avant, ces 20 années dont je parlais que j’ai passé à dessiner beaucoup de rituel africains, beaucoup de danses vraiment dans le sens primitif, primaire du terme, donc vraiment des danses essentielles, ça c’est quelque chose qui aujourd’hui m’a permis d’accéder à tous ces mouvements possibles que je peux réaliser dans le monde du break, en dessinant des danseurs. 
Mais avant toute chose c’est un travail de longue haleine, un travail de passion et un travail d’ouverture, il faut un maximum être ouvert vers les autres et avoir l’envie d’observer sans arrêt comme le font des photographes, des vidéastes et pleins d’autres personnes qui adorent observer les choses. Après la conduite se fait sur du dessein, de la peinture, peu importe, sur un mur ou sur une toile mais l’essentiel c’es ce regard.
Moi sur mon site, sur mon Instagram, ce que je dit souvent c’est d’avoir le regard au bout des doigts, pour moi c’est vraiment ça, c’est vraiment une philosophie de vie, le regard au bout des doigts après le dessein arrive ou d’autres médium mais l’essentiel c’est ça.

15) Aurais-tu des dédicaces a faire passer ? Un dernier mot ?

Il y a beaucoup de monde et j’en oublierais en route
Le principe c’est surtout de dire : Continuons ! Continuons à échanger, après dans pleins d’événements différents, continuons à partager les moments. 
Un dernier mot ça serait, je sais pas (rires) on aura jamais le dernier mot et le Hip Hop c’est ça, on aura jamais le dernier mot, au final c’est comme dans un battle, on a pas le dernier mot et ça serait vraiment une prétention de commencer à sortir de grandes phrases et je ne suis pas à un homme de grandes phrases mais je suis un homme de mots par contre.

Vous pouvez trouver l’intégralité de la vidéo de l’interview avec Jean-Marc Le Jeune sur la chaîne Youtube de Not Only Hip Hop ou en cliquant ci-dessous. 🙂


Un grand MERCI à Jean-Marc Le Jeune pour l’accueil et pour nous avoir accordé de son temps pour la réalisation de cette interview.

Un grand MERCI à Florent Thomas aka Floox (FlooxStudio) pour son aide à la réalisation vidéo de l’interview de Jean-Marc Le Jeune.


Jean-Marc Le Jeune :

Flooxstudio :

Fado

Créateur de Not Only Hip Hop x Not Only Jams x Paris Park Jams Membre des groupes : Fresh Connex & Total Feeling Born & Raised in Paris

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