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Claire McCardell : LA Bee Girl de la mode

Au premier abord, c’est la rencontre avec une femme

C’est l’histoire d’une pièce devenue incontournable sur la tête des humains. Les têtes peuvent êtres grosses ou non, la pièce s’adapte. Cette pièce a été déclinée par une femme. Le nom de cette femme au sourire sincère est Claire McCardell. Le nom de cette pièce sincère est le sweat à capuche. J’ai découvert Claire en 2010. Elle figurait dans mon mémoire de DNSEP par une courte présentation et une photographie d’une femme sur la plage en maillot de bain à… capuche, datant des années 50, fruit de sa création. Elle m’a étonné de par son parcours mais aussi de par ses créations. Ses créations séduisantes reflétant la précision de son intelligence. Une femme souriante, confiante et inspirante. L’image qu’elle donne est à l’image de ses travaux résolument modernes, libres, élégants, dynamiques et cultivés. C’est ici où règne la simplicité rimant avecl’efficacité, l’historicité et la liberté. Elle ne regarde pas que le bout de son nez et va puiser ailleurs.

La belle curiosité venant du cœur vient se rouler autour du corps de la femme.

La pièce incontournable du Hiphop : le sweat à capuche

C’est la suite de l’histoire du temps des indissociables. Le sweat à capuche transformé par l’instinct féminin : Ce que bon nombre de personnes ignorent, c’est la solution qui peut faire esquisser des sourires. La solution est qu’une femme est à l’origine de la renaissance de ce « maudit » sweat à capuche.
Le sweat à capuche c’est cette veste que même en France, il faut appeler souvent maintenant le« hoodie » pour effacer son mauvais genre. C’est cette veste qui revient dans les magazines comme « le truc » à avoir cette année… tous les ans. C’est cette pièce qui enfin de compte est nécessaire. Claire McCardell offre une autre vie à cette étoffe, dit « accoutrement » pour certains, qui pourraitaujourd’hui être à l’image de tout clichés négatifs.

Les clichés négatifs visent en particulier les êtres humains au masculin, se déplaçant souvent « en bande » ou comme « sujet seul ». Ceux qui font « peur » et « trembler la terre entière ». Reprenons, si nous partons d’un cliché…le sweat à capuche est masculin, « rebelle » un brin « voyou » et « voleur »… Nous avons a faire à une vrai légende urbaine. Et pourtant il est douceur et réfléchit comme un merveilleux récit. Avec un brin rebelle et voyouse à sa manière Claire McCardell transforme le sweat à capuche avec son instinct féminin.
Techniquement et physiquement la pièce est simple et épurée. Le sweat à capuche est cette veste haut du corps créée par la marque Champion pour les ouvriers des entrepôts frigorifiques de la ville de New York, dans les années 30. Le hoodie dispose alors d’une large poche frontale dite kangourou et d’une capuche. La capuche est entouré d’un cordon. Celui – ci sert à ajuster à serrer l’ouverture de la capuche pour avoir bien chaud à sa tête. Son histoire nous pouvons la voir dans l’histoire de l’art, par les peintures, enluminures que les humains nous ont laissé.

Les créations d’une grande Dame

De ses mains et ses connaissances, Claire McCardell est la première à transformer le sweat à capuche. Cette pièce qui deviendra, une pièce maîtresse de nos gardes robes à tous. Elle le remanie comme pour lui donner de nouvelles ailes. Avec elle, justement, sweat à capuche et robe font bon ménage. Cette femme est à l’origine du Sportwear Américain aka l’American look » ou ce que nous appelons aujourd’hui l’«Athleisure ». Il est fascinant de regarder ses créations et les créations qui se font aujourd’hui. Cette femme est pour moi ce genre de génie dont nous ne parlons pas beaucoup ou pas. Sa signature est indémodable et pourrait nous être contemporaine qu’on y verrait que du feu. Ses créations sont toujours fonctionnelles et formelles. Pour la femme, elle créée du pratique, de l’ergonomique. Les couleurs sont pensées. La géométrie est travaillée.

Tout est pensé ensemble. Tout est pensé aussi pour que les créations soient abordables pour tous, accessibles pour tous ce qui est plutôt juste quand on module un habit d’ouvrier… Ce n’est pas du luxe mais la démarche est bien luxueuse. Nous pouvons y voir l’activation du prêt à porter. McCardell est un peu méconnue du grand public, pourtant son nom réside au côté des plus grandes et grands couturières et couturiers notamment des Maisons Françaises. La France , là, où elle est passée, place des Vosges, à la grande époque des Américains à Paris (entre 1920 et 1930), faire ses classes lorsqu’elle était étudiante. Sa propre histoire de femme Américaine passe par Paris.
Elle veut apprendre à comprendre un vêtement. Alors, elle démonte une robe de Madeleine Vionnet , qu’elle admire, pour la remonter après. Démonter une robe pour comprendre les plis, les coupes, la précision, les drapés, la couture… Se sont ses premières gammes, elle découvre ici, sans doute des secrets qu’elle transforme en de choses douces à raconter et à porter. McCardell veut amener son savoir-faire vers sa propre identité, jouer et garder son côté créatrice américaine se référant à la mode Américaine et son histoire. Amener du nouveau et du fonctionnel.
Au final, on se rends compte que oui… elle a travaillé tout cela pour arriver à transformer le basique sweat à capuche.

L’évolutions des pièces à capuche par cette génie McCardell

Elle transforme l’habit d’ouvrier. Joue de ses poches, les agrandies, les déplaces ou les enlèves. Déplace les coupes, les coutures. Elle joue des ouvertures et des fermetures : Boutons, zip… Elle coupe, rajoute, enlève, déplace et s’amuse. McCardell souligne le corps de toutes les femmes. Le cordon du sweat à capuche devient cet élément qui peut venir souligner le corps de chaque femme à sa façon qu’elle soit mince ou ronde comme si elle avait dit « à votre manière d’ajuster mesdames ». Le cordon de la capuche est enlevé de la capuche et glissé pour souligner la poitrine ou dessiner la taille de la femme. Et là, nous pouvons voir qu’elle tient bien sa robe monastique, l’ histoire de la mode et l’histoire des êtres vivants, liée à celle du sweat à capuche.

Claire McCardell son côté Hiphop et la rue

Sweat à capuche zipé ou non avec des poches ou non, combinaisons à capuche, robes longues ou courtes à capuche, maillots de bain à capuche sont autant de production que nous pouvons contempler chez Claire. Il y a l’histoire du vêtement, des références à Madame Vionnet mais encore à Madame Grès, une histoire de forme, une histoire de femmes, de coupes en biais et de drapés… Adoration pour les créatrices adorées à sublimer.
Comme beaucoup de créateur elle cherche son inspiration dans la rue. Cela se ressent justement dans les archives photographiques et publicitaires. Cela peut nous donner l’idée d’une histoire du vêtement dit « urbain » ou simplement issu de la culture Hiphop. La naissance du sportwear Américain et toute l’imagerie et l’imaginaire qui s’en suit.
Ce qui est intéressant à regarder par rapport à la culture Hiphop c’est que la créatrice de mode a collaboré dès les années 50 avec des artistes. Dans le magazine Life le mannequin Bettina Graziani pose même dans les ateliers des artistes respectifs. Les artistes sont là aussi. Les robes, les chemisiers et autres vêtements de la Grande Claire sont imprimés de peintures, de dessins de ces artistes. Nous trouvons alors simplement Picasso, Léger, Chagall, Dufy et Miró… Elle surnomme elle même sont style de » McCardellism » tel un mouvement artistique. Et, elle a bien raison. Tout ces artistes réunis, c’est peut être une trace, un souvenir de son apprentissage à Paris. La grande époque où les créateurs de mode et les artistes plasticiens échangeant ensemble, comme Schiaparelli et Dali par exemple. C’est une femme Hiphop d’avant garde.

Si nous regardons aujourd’hui en France en pensant à Claire McCardell nous pouvons penser à Agnès B. Les vêtements de la créatrice Française empruntent les vêtements de travail tel des combinaisons, portées par exemple sur scène par les jumelles Ibeyi. Nous retrouvons aussi des analogies entre les deux créatrices. Une certaine même ligne est envisagée. Elles puissent dans la rue leurs inspirations et dans le vêtement de protection de travail. Si Claire McCardell a travaillé avec de grands peintres laissant des imprimés sur les vêtements nous pensons aussi à Agnès B. Nous pensons aux artistes Futura, Lek & Sowat, ou encore au sweat à capuche Agnès B avec une sérigraphie exclusive de Jonone. Et si nous pensons, à Jonone et Claire nous pouvons penser à la ville, aux traits, aux mouvements et à la liberté. Ce qui se ressent et se voit dans les croquis de Claire et dans ses créations. Pourquoi pas même penser à la liberté du mouvement. Agnès B (LA bee girl) a ouvert son dernier défilé avec des danseurs Hiphop qui ont dansé tout en défilant, ce qui laisse aussi une place de liberté à la monstration et surtout au vêtement, le mettant en valeur dans le mouvement comme aimait Claire.
Cet habit en dit long sur son approche à l’histoire qu’elle soit artistique ou humaine. Il y a de l’échange, un parcours physique ou mental. Et Claire McCardell est analogue à l’optimisme ce qui aujourd’hui, n’est aucunement négligeable et vulgaire.

Morgan Le Cam

Mes projets sont rassemblés sur des analogies poétiques entre l’abeille, l’homme et les cultures populaires, en particulier le Hip Hop. Nous pouvons voir dans mes travaux des empreintes à la sociologie, la littérature, à l’histoire de l’art du cinéma, de la musique, de la danse, de la mode en particulier celle du sweat à capuche qui me passionne et habille certains de mes projets. Les choses sont amenées d’une manière poétisée par des compositions, des couleurs, des mots des phrases et des histoires. Des bases de données permettent de donner forme à mes projets plastiques. J’utilise les formules du dessin, de l’installation, de la couture, de la peinture, de la performance, de la sculpture, du texte, du dessin vectoriel et de la broderie dans le but de transmettre et de partager.

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