« The Get Down » : Les origines du Hip Hop illustrées dans la websérie phénomène de Netflix
Loin du Sexe, de la Drogue et de la Vulgarité, « The Get Down », réalisé par Baz Luhrmann (et accompagné de consultants en or) est la dernière production Netflix qui met en scène avec brio l’émergence du Hip Hop dans le Boogie Down Bronx de la fin des années 70.
En Bref : C’est un bijou
The Get Down suit le jeune lycéen Ezekiel alias Zeke (Justice Smith). Un orphelin avec une histoire tragique, doué avec les mots mais qui manque de gâcher son talent. Il est fou amoureux de Mylene (Herizen Guardiola), une jeune fille qui rêve de devenir la prochaine reine du Disco mais son père pasteur (Giancarlo Esposito) est contre cette idée. Mylene va se tourner vers son oncle, Francisco (Jimmy Smits), un homme politique qui a pour ambition de reconstruire le Bronx. Aussi, The Get Down fait le portrait de Shaolin Fantastic (Shameik Moore), un jeune homme féru de kung-fu et graffeur qui souhaite marcher sur les pas de Grandmaster Flash (joué par Mamoudou Athie), célèbre DJ pionnier du scratching et d’une nouvelle forme musicale appelée le «get down» qui deviendra plus tard le hip-hop. Surnommé Shao, il est aussi lié à des criminels qui règnent sur le club Les Inferno.
En gros, l’histoire tourne principalement autour de jeunes enfants noirs et hispaniques qui partent à la découverte de eux-même dans un environnement qui tend à étouffer la créativité, ils ont beaucoup d’ambitions, de grands rêves et ont le désir de s’exprimer avec peu de ressources.
S’il y a une autre série avec laquelle on pourrait comparer The Get Down, c’est Vinyl. Les deux séries se déroulent à la même époque, dans la même ville, traite du crime et ont pour sujet la musique même si ce n’est pas le même genre. Mais la comparaison s’arrête ici parce que The Get Down se concentre avant tout sur une bande de gamins avec des rêves artistiques et elle se concentre aussi sur la naissance d’un nouveau genre, d’une nouvelle culture : le Hip Hop. Une culture qui a vu le jour dans ce quartier défavorisé de New York à la fin des années 70.
Parce que le hip-hop c’est une culture du graffiti, du b-boying ou breakdance, du deejaying et du mcing. Tous ces arts se retrouvent ici et on découvre leurs débuts à travers la jeunesse noire et latino du Bronx.
Critiques
Si la série est un peu désordonné et parfois simpliste elle est aussi un peu magique et donne le ton notamment dans sa photographie sublime et ses costumes très 70’s, pour le reste de la saison. Les choses sérieuses démarrent à partir de l’épisode 4 puis les épisodes 5 et 6 resserrent l’histoire en lui donnant plus de consistance.
En clair, même si vous ne vous considérez pas comme un connaisseur du hip-hop, cette série est fait pour vous.
En quelques chiffres
The Get Down est la série la plus chère de l’histoire de Netflix avec un budget de 120 millions de dollars pour la première saison, soit un coût estimé à 7,5 millions de dollars par épisode.
La musique et l’authenticité, les clés de réussite de la série
Avec The Get Down, Baz Luhrmann savait que les enjeux musicaux étaient encore plus élevés que sur ses précédentes productions, puisque le hip-hop et la musique sont le sujet central du show. Un challenge qu’il a relevé en étant malin. Il s’entoure d’abord des pionniers, s’empreigne de leurs anecdotes 70’s. Elles émaillent d’ailleurs le scénario de la série. Il a aussi pu saisir la façon de rapper de l’époque, qui a bien changé 40 ans plus tard.
« Without 70’s NO Hip Hop«
« Sans les années 70 il n’y aurait jamais eu de Hip Hop », ce sont les premiers mots prononcé à chaque set du producteur exécutif de la série et légende, Grandmaster Flash qui a été probablement le plus impliqué. Il est même un des personnages clés du show, le mentor des “Get Down Brothers”qui va leur révéler le pouvoir d’un crayon et du drum beat. Son ancien partenaire de jeu, Rahiem des Furious Five, a aussi été consulté par Baz Luhrmann.
D’autres figures du hip-hop ont répondu présents, comme Nas, Kurtis Blow, le fondateur de la Zulu Nation, Afrika Bambaataa ou encore le légendaire Kool Herc, l’inventeur du break qui organisait ses premières “parties” dans la résidence familiale, au 1520 Sedgwick Avenue, berceau du hip-hop. Pour peaufiner le soucis d’authenticité, Nelson George, historien et réalisateur de documentaires sur le hip-hop ultra-respecté, a été embauché comme scénariste et producteur exécutif.
La soundtrack officielle, sortie le même jour que le show, le 12 août, sur iTunes, propose donc de prolonger le plaisir des oreilles en réécoutant les raps poétiques de Justice Smith aka Ezekiel, les sublimes envolées de la soul queen Herizen Guardiola aka Mylene (“Set me free” feat Nile Rodgers est un must) ou encore le battle survitaminée des Get Down Brothers contre les Notorious 3.
De ce joyeux mélange de soul, disco, pop, hip-hop venus de toutes les époques résulte une bande originale aussi hybride que furieusement dance floor. À l’image de The Get Down, elle est fraîche, créative et positive
Si après ça, vous n’avez pas compris que les 70’s représentent un âge d’or dans l’histoire de la création musicale, on ne sait plus quoi faire pour vous convaincre.
La première partie de la saison 1, composée de 6 épisodes a été mise en ligne sur Netflix vendredi 12 août. La seconde sera disponible courant 2017.