Le Break au Jeux Olympiques, les dés sont jetés
Depuis l’officialisation de la participation du Break aux J.O, une brèche s’est réouverte au sein de la communauté Hip Hop. D’un côté les Pro J.O, de l’autre les anti-J.O.
Une chose est certaine, le Break a toujours été un art compétitif, créer au milieu des cercles, remplaçant les attaques physiques par de la gestuelle, de la danse, pour prouver à quiconque l’étendue de sa dextérité, sa musicalité, son style et attitude.
Nul ne peut remettre en cause le fait que si le Break a tant évolué au cours de ces décennies, c’est en grande partie grâce à son esprit de création et de compétition.
Des heures passées à améliorer sa danse et sa technique non pas pour juste s’éclater en soirée, mais pour démontrer à tous, sa valeur artistique.
Évidemment, le Break ne se limite pas qu’à la confrontation directe, mais cet aspect de celui-ci n’a eu de cesse de se développer depuis au moins 30 ans, avec la création du 1er Battle of the Year en 1991.
Du coup, quoi de plus logique de retrouver cet art compétitif dans l’une des plus grosses manifestations compétitives au monde ?
Le truc c’est que culturellement parlant ça ne match pas.
Le Break n’est pas un art isolé. Il est l’un des piliers de la culture Hip Hop exprimant des valeurs très fortes, dont certaines pourraient être considérées comme contradictoires, avec la part d’ombre qui entache les J.O (délogements de populations, de sans-abris, gâchis de structures, censure, séparation des genres, valides/invalides, manque de reconnaissance des athlètes ect…).
Et surtout, le Hip Hop a toujours été animé par cette volonté d’obtenir de la reconnaissance, tout en se construisant par ses propres moyens.
Alors est-ce que le Break a besoin des J.O pour se développer ?
La réponse est non. On a tous compris que c’était plutôt l’inverse avec ce désir des Jeux Olympiques à attirer vers eux un nouveau public, en exploitant les disciplines majoritairement populaires chez les jeunes, n’en déplaise au Karaté.
Les activistes de la culture Hip Hop ont toujours su faire preuve d’ingéniosité en développant par eux-mêmes des structures économiquement viables entre écoles de danse et festivals à dimension internationale.
Aujourd’hui encore de nombreux ambitieux développent de nouveaux métiers spécialisés autour de la pratique du Break, comme préparateur physique ou kiné spécialisé.
Alors pourquoi avoir répondu présent à l’appel des J.O ?
Je pense que c’est tout simplement dans le but de se développer encore plus vite.
En travaillant en partenariat avec de grandes entreprises et marques comme Red Bull, Monster, Nike ou Snipes, pour ne citer qu’eux.
Nos activistes ont su se développer tout en préservant au mieux les valeurs de notre culture.
Avec l’arrivée du Break aux J.O c’est peut-être, vulgairement parlé : 10 ans d’avance en développement que peut s’offrir le Break.
En obtenant plus facilement, davantage de soutiens structurel et financier par l’État.
L’occasion pour le Break de prouver l’étendue de son potentiel de développement, sa stabilité et son impact positif pour la société.
Paris accueille à nouveau, les Jeux Olympiques d’Été après 1 siècle, avec pour la première fois de son histoire le Break.
Être pour ou contre l’arrivée du Break aux J.O n’est plus la question.
Que tu sois un compétiteur sponsorisé, un CypherKat à la capuche serrée ou un Master des soirées, l’arrivée des J.O nous donne à tous l’occasion de se rapprocher de nos différentes municipalités afin de proposer des actions et de construire quelque chose, selon notre vision du Break.
La balle est dans notre camp!