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Interview de la Graffeuse WUNA (partie 1)

À 30 ans, Wuna graffeuse d’origine française installée à Montréal depuis 2012 est l’une des rares femmes à exercer activement dans le milieu du graffiti, elle a participé à plusieurs documentaires, conférences et livres sur le graffiti. Ses dernières collaborations la propulsent dans l’univers du graphisme et de l’illustration, par le biais des écoles de danse, magazines ou marques de vêtements pour qui elle réalise des designs.

Elle commence à pratiquer le graffiti en 2001 et se passionne alors immédiatement pour la culture Hip Hop, attirée par l’énergie et les valeurs qui se dégagent de ce mouvement. 

Membre de plusieurs groupes comme le Sistaz GraffiX crew, un collectif composé uniquement de graffeuse, elle est également membre fondatrice du NTC Crew avec qui elle réalise d’immenses fresques sur différents supports et elle fait également partie du célébre CMK crew de Chicago.

Elle a acceptée qu’on puisse lui poser quelques questions , donc un grand merci pour son temps et grand respect pour son travail. 

1) Pour ceux qui ne saurait pas qui tu es, peux tu te présenter ? et est-ce que WUNA veux dire quelque chose ?

Je suis une graffeuse française originaire du sud de la France, installée à Montréal depuis 5 ans. Je fais du graffiti depuis une quinzaine d’années maintenant. Wuna n’a pas de signification particulière, j’ai choisi ce nom-là quand j’ai commencé à m’investir activement dans le Hip Hop… J’aimais bien le fait que mon blaze commence par une lettre peu commune avec beaucoup de flow, et termine par un A ce qui lui donne une consonance féminine. C’était aussi important pour moi d’avoir un blaze unique, qui ne soit pris par personne, et comme celui-là est un peu chelou et peu commun, ça évite les risques. Il  m’arrive parfois de changer l’ordre des lettres dans mes productions, ou de rajouter un O avant le U.

 

2) As-tu touché à d’autres éléments de la culture hip-hop

Je suis passionnée par la culture Hip Hop depuis mon plus jeune âge, je n’ai malheureusement jamais eu le temps de pouvoir m’investir dans toutes les disciplines, bien que j’aurai aimé le faire. Je pratique le bgirling depuis plus de 10ans, avec l’âge et les responsabilités de la vie je le pratique de façon plus ou moins assidue, mais cela ne m’a jamais quitté et ça garde une grande place dans ma vie.  J’ai aussi touché à d’autres styles de danse du mouvement; comme le popping, ou le locking. J’adore ça, la danse influence mes prods et j’en tire beaucoup d’inspiration.

3) Qu’est ce que ça fait d’être une fille dans le graffiti ?

On me pose souvent la question. Personnellement la différence c’est surtout les autres qui me la font ressentir avec certaines remarques parfois, qu’on ne ferait jamais à un mec. Mais honnêtement en règle général ça ne  change pas grand-chose, je vie ma passion de la même façon que n’importe quel autre graffeur. Après ça dépend toujours sur qui tu tombes, moi j’ai tendance à fuir les connards donc en général ça se passe très bien. Mais peut être que si tu poses les questions à d’autres filles elles te répondront des trucs différents.

4) Comment t’es venu la passion du graffiti ?

C’est venu naturellement, je suis tombée amoureuse  du graffiti quand je l’ai découvert sur les murs du skate parc de ma petite ville de province, attirée par le côté mystérieux et à la fois imposant de cette discipline. J’ai toujours aimé dessiner, et pouvoir faire ça en grand, n’importe où,  autant en groupe qu’en solo a été pour moi une révélation, un coup de foudre. Cette flamme ne m’a plus jamais quitté.

5) Que penses-tu de la scène Graffiti d’aujourd’hui, en France et à l’international ?

La scène graff est de plus en plus hallucinante, que ce soit en France ou ailleurs. Bien que comme partout il y a du bon et du mauvais.  Avec Internet on peut désormais voir les prods des  4 coins du monde, et il n’y a pas une journée sans que je me prenne des bastos visuelles quand je chek mon tel. On peut dire ce qu’on veut de la médiatisation d’internet, c’est clair que ça fait perdre beaucoup  son charme et de son authenticité au mouvement, mais d’un autre côté ça permet de découvrir des gens de partout et de faire des connexions… Encore une fois y a toujours une part de positif et de négatif dans chaque chose.

6) Tu habites aujourd’hui à Montréal, comment est la scène graffiti là bas ? Quels sont les différences entre le Canada et la France ? Est-ce que les températures extrêmes c’est bloquant pour aller graffer dehors ? Tu préfères la France ou le canada pour le graff ? Pourquoi ?

La scène graff est plutôt cool, il y a de bons graffeurs même si elle est moins dynamique qu’en France et plus jeune. Il faut dire que l’hiver n’aide pas beaucoup, il est quasiment impossible de peindre une grosse partie de l’année. La dynamique de la scène française en constante ébullition me manque pas mal pour ça. Mes potes, leur blagues de merde et les peintures en mode barbeuc me manquent aussi… mais ça reste bien cool ici aussi….

7) T’es-t-il arrivé des mésaventures avec les forces de l’ordre ou avec d’autres graffeurs/euses ?

Comme tout le monde j’ai parfois eu le droit à quelques interpellations de la part des forces de l’ordre, mais ça fait partie du jeu. Pour les mésaventures avec les autres graffeur/euse rien de bien méchant, mais c’est un milieu où l’égo est très présent et prend parfois un peu trop de place… il faut  apprendre à composer avec les caractères et les caprices de chacun… C’est un milieu très haut en couleur, et comme partout tu vas en croiser certains qui s’inventent une vie, qui se prennent pour des starlettes ou qui ont l’embrouille facile… mais il faut faire la part des choses et il y’a aussi tout plein de gens bien, perso je préfère me focuser sur ceux-là.

 

Pour ne rien louper de l’actualité de WUNA :

Fado

Créateur de Not Only Hip Hop x Not Only Jams x Paris Park Jams Membre des groupes : Fresh Connex & Total Feeling Born & Raised in Paris

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