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Interview d’Alien Ness : Une légende vivante venu tout droit du « Boogie Down » BRONX

Nom : Alien Ness

Crew : Mighty Zulu Kings

Localisation : Bronx

Parcours :

  • Membre des Boogie Down Productions (KRS One, D-Nice, Scott la Rock…)
  • Membre des New York City Breakers et du Rock Steady Crew
  • Se dénommant d’abord Kid ness puis Mr Ness, Africa Bambaatta lui donne le nom d’Alien Ness.
  • Shows en concert : Big Daddy Kane, LL Cool J, The GZA, The Black Eyed Peas, Grand Master Caz, The Fugees, Tony Touch, Naughty By Nature, Coolio, Wycleff Jean
  • Winner : Freestyle Session (2007), Rock Steady Anniversary (2004 et 2005), Dynamics Rockers Anniversary (2003), BBoy All Stars (2003)…

(L’interview en français ici et en anglais plus bas  – The interview in French here and in English below)

1) Quel âge avais-tu lorsque tu as commencé à danser et en quelle année était-ce ?

J’ai commencé en 1982 à l’âge de quinze ans, dans le Bronx.

2) En France, nous connaissons principalement les Zulu Kings, The Bronx Boys Crew et Starchild la Rock en tant que première génération. J’ai lu quelque part que le rockin’ avait débuté dans le Bronx ainsi qu’à Harlem. Que sais-tu au sujet de Brooklyn ? Et y avait-il de nombreux autres crews ?

Je ne peux vraiment pas parler de l’histoire de Brooklyn ou de Manhattan (N.D.L.R. : partie de New York abritant Harlem) parce que je n’ai pas fait partie de ce mouvement.

Ça me dérange que tant de personnes agissent de façon scolaire tout en ayant fait partie de la vieille école. Je suis allé un peu partout dans le pays à l’époque, mais je n’ai pas vraiment bougé au sein de New York City.

Cela implique pour moi de parler uniquement de l’histoire du Bronx. En ce qui concerne l’histoire de Brooklyn et Manhattan je te suggèrerais plutôt des personnes comme Ringo des Mastermind Rockers. Il est allé un peu partout dans New York.

3) Est-ce que les Zulu Kings sont d’accord lorsque The Bronx Boy crew raconte que Jojo a inventé le quatre temps, Batch le trois temps et Shorty le six ? (Je ne souhaite pas créer de conflit entre vos crews, nous avons cependant besoin de savoir si vous avez la même vision des événements.

Non, pas de conflit et honnêtement, je ne suis jamais “d’accord ou pas d’accord”. De nombreux mouvements ont été créé par Crazy Commandos, parmi lesquels Spy (N.D.L.R. : l’homme aux milliers de moves) et Shorty.

Autre chose, il faut se rappeler qu’à cette époque il n’y avait pas de 6 steps, 3 steps, 4 steps. Tout le monde exécutait des footworks à sa propre façon. Par exemple, quand je fais une rotation en footwork, je fais environ 11-12 steps pour une seule rotation, rien à voir avec 3, 4  ou 6 steps. Je ne dis pas que j’ai créé le 12 steps, je fais simplement des footworks avec mon propre style.

L’expression courante utilisé pour décrire le travail au sol d’une personne était “footwork” ou “legs steps” (N.D.L.R. : littéralement “pas de jambes”). Ton style définit ce que tu fais. Aujourd’hui, tout le monde enseigne et apprends d’un autre ou grâce à Youtube, ce qui fait que désormais on a ce que tu aurais pu appeler un schéma structuré, comme le 3,4, ou 6 temps. Mais ces noms ou ces phrases n’étaient jamais utilisées. Donc quand tu entends un TBB ou Starchild la Rock dire “Jojo a créé le 4 temps” nous devrions tous demander : mais en fait, comment est-ce que Jojo a appelé ça ?

Le problème avec la génération actuelle, c’est que les danseurs ne posent pas de questions aux enseignants, ils vont pas vraiment fouiller. Juste parce qu’ils sont old school, les gens prennent ce qu’ils disent comme une loi. Mais quand tu leur poses des questions sur ce qu’ils affirment et que tu creuses un peu plus, tu pourras voir l’inconsistance de leurs propos appelés “leçons” et une mémoire sélective de leur histoire.  

4) As-tu des commentaires à faire sur le b-boying français ?

Mec, je pourrais te citer des noms indéfiniment…Karim Barouche, bgirl Hurricane, David Colas…ont été parmi les premiers breakeurs français que j’ai vus et que j’ai adorés. Il y a aussi The Family et quelques membres qui sont devenus le crew des Vagabonds. Ils possèdent le style originel du Bronx, avec leur propre flow, ce qui a fait que le style des années 90 m’a tellement motivé.

Dans les années 2000, Benji a percé avec quelquechose de nouveau. Je n’ai pas pensé que c’était un style habituel, parce qu’il s’est consacré à fond lui-même aux battles et qu’il avait une approche authentique. Il était vraiment divertissant. Benji a été le premier français à avoir ce que j’appelle la “notoriété fast food”. De nombreux breakeurs français ont décidé de copier son approche et ont renié les pros traditionnels qui l’ont amené à danser.

Il y a quelques bboys de la nouvelle génération en France que j’apprécie comme Nasty Yass, Gassama et mon élève Jeskilz.

5) En France, hormis les pratiquants, la plupart des gens ignorent ce qu’est réellement le hip-hop. Ils ne connaissent pas les cinq éléments et ils ignorent ce que sont les valeurs de notre culture. Peux-tu me dire si vous faites le même constat à New York et pourquoi ? Sommes-nous coupables ?

La France n’est pas la seule à être coupable. Aux Etats-Unis, de nombreuses personnes se cachent derrière le terme “culture” mais quand tu les questionnes sur la scène underground ou d’autres éléments, ils n’ont aucune idée de par où et avec quoi commencer.

Si tu commences à utiliser le mot “culture”, tu dois englober tous les éléments. Si tu ne le fais pas, alors tu es juste un breakdancer et le breakdance est juste un hobby jusqu’à ce que la prochaine mode pointe le bout de son nez.

6) Aujourd’hui en 2017, c’est très difficile de trouver des événements centrés autour des valeurs hip-hop. Par exemple, les battles humanitaires en France se comptent sur les doigts d’une main. Ces valeurs n’ont pas besoin de notre culture pour exister. Du coup, est-ce qu’elles sont encore importantes pour le hip-hop d’aujourd’hui, est-ce qu’il y a une différence avec les mêmes valeurs portées par un sport.

Çe dépend vraiment de qui porte l’événement et quelles sont ses intentions. Pour moi, les actions ne veulent rien dire. Tout est relatif aux intentions. Je ne juge pas les actions, mais les intentions.

7) Qu’est-ce qu’un hip-hop idéal pour toi ?

Pas de fakes, pas de mensonges et tout le monde joue son rôle en restant à sa place.


In English

1) How old were you when you started to dance a what year was that ?

i started in 1982 at the age of 15 in the Bronx.

2) In France, we mainly know Zulu Kings, TBB and Starchild La rock as first generations. I read somewhere that the rockin down started in the Bronx and Harlem. Is there many other crews ? And what about Brooklyn ?

  • I really can’t talk about Brooklyn or manhattn history because I wasn’t part of that movement.  
  • It disturbs me that so many people’s act like scholars and talk old school but I went even in the country at the time much less nyc. Because of this I only talk Bronx history. For r Brooklyn and manhattn history I would suggest people like Ringo from Mastermind rockers.  He was all over NYC in that we and still has his it’s to revoke t key points of that movement.

3) Are Zulu Kings agree when TBB tell Jojo invented the 4 steps, Batch the 3 and Shorty the 6 ? (Note : i don’t want a fight between ZK and TBB, just need to know if you have the same vision. If you prefer, i won’t publish this question, but i’d really like your answer. You even can add some moves created by Zulu kings).

  • no fights and I neither disagree or agree. Many moves were created by crazy commandos, spy, shorty we both in. Easy commandos.  
  • Also you have to remember in those days there was no “6 step, 3 step, 4 Step”.  Everyone did footwork in their own style. For instance, when I do one rotation of footwork I take about 11-12 steps for one rotation as opposed to 3,4, or 6.  I don’t say I “created” a 12 step. I just do footwork in my style.
  • The common phrases used to describe a person’s foot work was “footwork” or “leg steps”. Your style defined you.
  • Today everyone teaches and learns from somebody else or from YouTube so now we have what you would call “structured patterns” I.e. 3,4 and 6 steps. But those names or phrases were never used.
  • So when you hear TBB or starchild la rock say “JoJo created the 4 step.” We should all ask “so what did JoJo call it?”
  • The problem with today’s generation is they don’t question the person teaching.  Just because they are “old school” people take what they say as law. But when you question what they say and dig deeper, you will see the inconsistency in their so called lessons and “selective memory history”

4) Have you some comments about french bboyin’ ?

-man, I can go on forever, Kareem Babush, bgirl hurricane, David cola, (spelling?) are some of the first breakers from France I saw and I loved them. Also the family who. Rome up and some members became a vagabond crew. They had original Bronx style breaking  with their own flavor which is what made the 90’s French bboys so dope to me.   Around 2000 benji came out with something new. I did not think it was traditional style but because he dedicated himself to battle and had an authentic approach, he was entertaining.  It because benji was the first French breaker to get what I call “fast food fame”. Many French breakers decided to copy his approach and deny the traditional pros he that makes it breaking.   There are a few bboys in France that I like from new generation mc that’s Nasty Yass, Gassama and my student Jeskilz.

5) In France, asides the activists, (bboys, djs, emcees and writters) the most of people ignores what is really hiphop. They don’t know we have 5 elements and they don’t know our values. Can you tell me if is it the same thing in New York, and why ? Are we guilty ?

  • France is not the only guilty ones.  In USA many people hide behind the term “culture” but when you ask about underground scenes of other elements they have no clue where to start.  If you going to use the word culture, you have to embrace all the elements.  If you don’t then your really just a breakdancer and break dancing is just a hobby until the next fad comes around

6) Today in 2017, it’s very hard to find events planed around hiphop values (peace, love, unity and havin fun). For example, humanitary battles in France can be count on the fingers of one hand. These values don’t need our culture to exist. So, are it still important for the hiphop of today, is there a difference with the values carried by the sport ?

it really just depends on who I throwing the event and what their intentions are.   To me action means nothing, it’s all about intentions.  I don’t judge actions.  I judge intentions.

7) What is the perfect hip hop culture for you ?

-no fakes no lies and everyone plays their position.

Une réflexion sur “Interview d’Alien Ness : Une légende vivante venu tout droit du « Boogie Down » BRONX

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