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Qui est Coke La Rock ? Histoire de l’un des pères fondateurs de la culture Hip Hop

Quand on raconte l’histoire de la culture et de ses pères fondateurs, les mêmes noms reviennent toujours et cela à juste titre. Mais comme dans toutes les histoires, certains passages ou certaines personnes sont oubliés, parfois sans qu’il y ait de raisons particulières, et d’autres fois les vécus sont déformés de manière volontaire. Au fil des temps et des recherches, on apprend l’existence de personnes qui ont eu un rôle crucial dans le développement de la culture Hip Hop, c’est le cas de Cindy Campbell la sœur de Kool Herc, longtemps restée sous les radars, qui fait l’objet d’une médiatisation croissante depuis quelques années.

Clive Campbell aka Kool Herc & Cindy Campbell

Laissez-moi vous conter les faits et armes d’un autre acteur très important de notre culture, celui qui est considéré comme le premier rappeur, le nommé Coke La Rock. Coke, le meilleur ami de Kool Herc au début des années 70, est connu dans son quartier de l’ouest du Bronx pour être une forte tête et pour la qualité de l’herbe difficile à trouver qu’il vend. Alors qu’il n’a que 17 ans, il fréquente des hustlers (personnes qui vivent de trafic en tous genres, recel, paris, arnaques…) de Harlem. À l’époque, avec l’argent qu’il gagne, il mène la belle vie pour un ado du ghetto, lui et Kool Herc ont accès à de nombreux clubs de NYC, quand ils ne peuvent pas y entrer, au vu de leur jeune âge, Coke n’hésite pas à graisser la patte des videurs pour obtenir le sésame. Les deux amis sont au courant de toutes musiques qui marchent en soirées, ce qui va leur être utile plus tard. Après la fameuse party du 11 août 1973, c’est-à-dire à la seconde party où Herc prend les platines, Coke La Rock devient dj un peu malgré lui pour permettre à son pote de souffler un peu et de profiter de la soirée avec sa copine. Dès lors, ils deviennent associés pour l’organisation de ces fameuses fêtes qui vont être le moteur de ce que l’on appellera plus tard la culture Hip Hop.

Coke La Rock & Kool Herc

Alternant avec Kool Herc, Coke La Rock prend le micro pour relancer l’ambiance comme le font déjà les dj’s disco qui parlent un court instant entre les morceaux, lui aura l’idée de tchatcher sur la durée totale des versions instrumentales. T Plays It Cool de Marvin Gaye, était son titre favori pour lâcher ses rimes interminables, ce qui lui vaudra le nom moqueur de dj’s qui parle “Non Stop“ sur la musique par les dj’s disco. C’est pendant ces cessions rap que Coke La Rock et Kool Herc vont attribuer les blazes des premiers B.Boys. Même si ces longues prises de paroles musicales en freestyles ne font pas toujours l’unanimité, Coke et son pote Timmy Tim qu’il pousse à prendre le micro à ses côtés, vont être très vite imités. Bientôt tous les jeunes dj’s du Bronx vont s’entourer de MC’s pour relever l’ambiance, les rappeurs occuperont une place maitresse jusqu’à devenir l’élément le plus important des premières soirées Hip Hop.

En 1977, après que Kool Herc se soit fait poignarder, Coke La Rock quitte le milieu des soirées qu’il trouve dangereux pour rien et se plonge à 100% dans le business illicite.

Son empreinte sera telle que de nombreux rappeurs ou MC’s vont lui rendre hommage en associant la partie La Rock ou Rock à leur pseudo. C’est le cas du binôme de KRS One dans BDP, Scott La Rock, de T La Rock le premier rappeur produit par Rick Rubin ou de Dota Rock des Cold Crush Brothers pour ne citer qu’eux.

En 2020, Coke La Rock a été intronisé premier Hip Hop MC au musée de Washington DC dédié à cette culture.

Texte de Somy
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Somy King

Pierre Mendy plus connu sous le nom de Somy dans le milieu hip hop, dé- couvre cette culture en 1984 par le biais de la danse. En 1989, il intègre le groupe de graffeurs ASA/DUC à Colombes en banlieue parisienne. Lorsqu’il n’est pas en mission avec ses amis accros à la bombe de peinture, Somy passe son temps à écouter de la Black music et à chercher des infos sur ses artistes préférés. Comme beaucoup de jeunes de son entourage, il tombe amoureux du rap français qui en est tout juste à ses premiers balbutiements. Toujours très proche dela scène graffiti, même s’il peint et taggue que très peu, il cofonde avec quelques membres de son groupe le fanzine hip-hop franco-québécois Keep It Real, diffusé en France et au Canada. Ce petit journal le pousse à faire des interviews, avec cette nouvelle compétence Somy rejoint l’équipe de l’émission “Flow Masters“ sur la radio Fréquence Paris Pluriel de 1999 à 2003. La danse ayant toujours une place importante, il dirige de 2003 à 2006 la troupe de danseuses Funky Ladies (dont la danseuse Antoinette Gomis fait partie), leur donnant l’opportunité de tourner à travers la France et dans quelques pays d’Europe. À la même période, il anime l’émission de télé “Hip Hop en Autarcie“ sur la chaîne pirate Télé Tolbiac à Paris. Il intègre un collectif de vidéastes nommé UN-SIX-ZÉRO avec lequel il tourne des vidéoclips, des courts-métrages et participe à des battles vidéo, dont celui qui est resté mythique contre le collectif Kourtrajmé de Romain Gavras et Kim Chapiron. Son amour boulimique pour la danse et la musique étant toujours intacte, avec l’aide de deux amis dj’s, Somy se lance dans l’organisation d’événements pendant trois ans, avec les soirées hip-hop “Paris Old School“ et les soirées soul/funk “Get On The Bus à Paris“. De 2007 à 2011, il donne des cours d’histoire de la culture hip-hop à des jeunes de 15/17 ans pour les colonies de l’entreprise EDF. La transmission devient pour lui une chose évidente, c’est donc avec cet objectif en tête qu’il se met à faire des recherches plus approfondies et à déconstruire certains mythes autour de cette culture. Somy va commencer à partager son savoir en fabricant une exposition itinérante de quarante panneaux retraçant les débuts du mouvement hip-hop en France et aux USA, conçu avec Dj Psycut. En 2013, les conférences musicales qu’il donne un peu partout, deviennent l’outil principal dans sa quête du savoir et du partage. En 2018, il rejoint l’équipe de la page Facebook Hip Hop Archives qui compte plus de 400 000 abonnés, où il partage ses compétences. Depuis octobre 2021, il donne des cours d’histoire de culture afro-américaine et de la culture Hip Hop au sein de la formation professionnelle Passeur Culturel en danses Hip-Hop à Cergy. Grâce aux travaux de recherches qu’il continue d’accomplir et au nombre grandissant de conférences qu’il donne, Somy compte désormais parmi les spécialistes incontournables de la culture hip hop en France. Son prochain objectif, l’écriture d’un livre sur les origines du rap.

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